vendredi 28 novembre 2008

Aux larmes citoyens

Il n’y a pas longtemps je remettais en question la pertinence du Bloc Québécois. Je m’explique. Je me disais que si le Bloc disparaissait de la carte électorale fédérale, les Québécois n’auraient d’autres choix que de voter Libéral ou Conservateur. Avec le temps ils comprendraient que libéraux et conservateurs ne serviraient pas vraiment les intérêts du Québec. Comme dit le proverbe : Chassez le naturel, il revient au galop. Donc si vous suivez mon raisonnement, l’idée de souveraineté reprendrait du poile de la bête.
Mais à la lumière des évènements qui se passent à Ottawa, je dis merci au Bloc d’être encore là. Même minoritaire Harper essaye de nous faire avaler ses couleuvres. Le jeux des conservateurs est fort simple. Ils veulent tout simplement diminuer le poids du Québec dans l’échiquier canadien. Remarquez que je comprend fort bien leur point de vue. Ils veulent un Canada à leur image, ce qui est défendable. Sauf, et c’est la que le bas blesse, le Québec est encore dans le Canada et il ne voit pas le Canada de la même façon que les conservateurs. Alors nos petits amis canadians cherchent un moyen de passer outre le Québec. Comment? Premièrement en augmentant le nombre de député dans l’ouest ou ils ont leurs appuis. Deuxièmement en coupant les subventions aux partis politique, ce qui aurait pour effet d’affaiblir entre autre l’opposition qui vient du Québec et pour les libéraux de retourner aux commandites. Pour les conservateurs leur financement viendrait des pétrolières de l’ouest à qui ils doivent les deux dernières élections.


Pendant ce temps au Québec, on s’apprête à réélire les libéraux de Charest. Expliquez-moi comment un premier ministre qui n’est pas aimé et qui n’a rien fait de valable depuis six ans, obtient 40% du vote selon les sondages. Je veux bien croire que l’électorat anglophone et allophone lui sont acquis, ce n’est pas suffisant pour obtenir ce pourcentage. Pour l’instant il met la faute sur Pauline Marois pour tous les malheurs du Québec. Heureusement que la campagne achève, car il mettrait la faute aussi sur Parizeau ou pourquoi pas sur René Lévesque. Le plus drôle, c’est qu’il a encensé Pauline lors de son assermentation à l’assemblée nationale. Il lui a dit ceci : Vous avez fait madame, tellement pour le Québec, que je ne crois pas qu’un homme pourra un jour en faire autant’’. De l’autre côté il y a notre ami Mario. Mario qui vient de gâcher ses deux dernières années comme chef de l’opposition. Alors qu’il aurait dû se servir de ces deux années comme d’un tremplin pour le projeter encore plus près du pouvoir, il a plutôt complètement foutu en l’air cette chance qui, malheureusement pour lui ne reviendra pas. Les gens ont compris que si il ne peut diriger l’opposition, comment diable, fera-t-il si on lui donne le pouvoir. Selon les résultats qu’il obtiendra au soir du 8 décembre, Dumont devra faire un examen de conscience. Rester ou partir. Vingt ans dans l’opposition c’est beaucoup pour un chef. À moins qu’il retourne d’ou il vient, chez les libéraux et forcer une campagne au leadership contre Charest. Alors pour moi, il ne reste que le Parti Québécois. Avec ses défauts et ses tiraillements. Je ne peu me résoudre à voter pour un autre parti. Pourquoi ne pas annuler mon vote, me diriez-vous. Tout simplement parce que j’ai peur que ça bénéficie aux libéraux.

2 commentaires:

Nathalie a dit…

« Expliquez-moi comment un premier ministre qui n’est pas aimé et qui n’a rien fait de valable depuis six ans, obtient 40% du vote », dis-tu?
Eh bin oui, ce (déconcertant) 40% s’explique en partie par le fait du vote allophone, anglophone, et de la classe affaires, dont on sous-estimerait à tort le pouvoir ici. Mais l’autre composante de l’équation, celle que la langue des sondages n’exprime pas, ne relève-t-elle pas de cette distorsion de l’exercice démocratique qui consiste, platement, à voter contre? Voter pour le « moins pire », conséquence de l’absence flagrante d’intérêt pour une campagne dépourvue d’enjeux véritables, de projets mobilisateurs ou même d’une idéologie capable de titiller l’étincelle d’une fierté patriotique qui manque d’ailleurs tant au fédéral qu’au provincial, à mon humble avis. En grandes lignes (très subjectives, je précise), l’isoloir du 8 décembre me propose: le Charest «d’affaires» opportuniste qui a basé sa campagne sur l’économie-catastrophe annoncée, apparemment sans même connaître le chiffre réel de son déficit, balançant cavalièrement à la tête d’un électorat désabusé une campagne qui nous coûtera un bras (je viens de voter contre); la Pauline au bagou rassembleur, mais grevée par son bagage personnel et celui d’un parti qui,à l’image du peuple qu’il voudrait représenter, se cherche une place et une identité, et le Mario « Weight Watchers » mi-fédéraliste, occasionnellement « autonomiste » et résolument populiste, dont les manchettes croustillantes me laissent en mal d’une pièce de résistance. Devant la perspective d’élire, non pas ce qui est mieux pour la nation en général, mais ce qui peut le moins nous nuire en particulier, les quelques irréductibles idéalistes qui tiennent encore à voter par conviction préféreront peut-être rester à la maison...

Curieux Georges a dit…

@ Nathalie
Tout d'abord bienvenue sur mon modeste blogue. Tu as raison. Plus de rêve collectif, plus d'idéologie. Comme je disais lors des élections américaines. Nous aussi nous allons élire un(e) premier(ère) ministre de couleur car nous avons le choix entre Charest qui est drabe, Pauline qui rose pompon et Mario, Mario? La j'ai un problème parce que Mario est incolore.